Enfin une piscine à Montfermeil

Intervention de Dominique Dellac au conseil municipal du 10 février 2021

Nous allons bien évidemment voter pour que Montfermeil réponde à cet « appel à manifestation d’intérêt à destination des collectivités de la Seine-Saint-Denis pour le réemploi des piscines temporaires des JO 2024 ». Car cette délibération est l’aboutissement du combat que nous menons depuis 5 ans pour que Montfermeil dispose d’une piscine.

Naturellement, comme à votre habitude, vous tentez, sans aucun scrupule, de vous accaparer le mérite de cette perspective !

Un petit rappel historique est donc nécessaire.

En 2016, dès l’annonce du Plan piscine départemental 2016-2021, qui prévoyait la construction de 5 piscines, je m’étais, en tant que conseillère départementale, adressée à vous pour vous demander d’y inscrire Montfermeil. D’autant que notre ville était considérée comme prioritaire. Comme à votre habitude, vous n’avez pas daigné répondre pour ne pas rendre public votre refus. Le président du Département n’a pas eu plus de succès : sa lettre est restée sans réponse jusqu’au… 10 juin 2020 ! 4 ans pour une réponse, c’est un peu long… et ça en dit long !

Le 11 juillet 2018, Christian Brickx, au nom des conseillers municipaux Front de Gauche, vous a demandé que la ville de Montfermeil se porte candidate « pour étudier  l’accueil de l’un des bassins d’entraînement démontable des JO ». Nouveau refus, comme en témoigne le compte-rendu du conseil municipal. Motif invoqué : une piscine coûte trop cher et la ville négocie des lignes d’eau dans les piscines des communes voisines pour les scolaires et cela est suffisant pour l’apprentissage de la natation. Sans doute que non, puisque 60% des enfants de Montfermeil ne savent pas nager à leur entrée en 6ème.

Durant toute cette période, nous n’avons cessé, les élus Front de Gauche, de dénoncer publiquement votre opposition réitérée à la construction d’une piscine dans notre ville.

Durant notre dernière campagne des municipales, la construction d’une piscine tenait une place importante dans notre programme, celui de Montfermeil Autrement. Et cela vous a obligé à revoir votre attitude.

Dans un premier temps, vous nous avez accusés d’irresponsabilité financière, avant, en fin de campagne, de vous raviser et de vous déclarer partisan de la réalisation de « lignes d’eau », sans d’ailleurs prévenir vos colistier de votre revirement de dernière minute. A en croire votre dernier journal de campagne, cela faisait même des années que vous et les services municipaux y travaillaient en coopération avec le Département. Coopération dont le Département n’a jamais eu connaissance…

Le 13 janvier 2020, au cours de la campagne des municipales, j’avais écrit, en tant que conseillère départementale et tête de liste de Montfermeil Autrement, à Tony Estanguet, président du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques 2024, pour l’informer de notre volonté de voir Montfermeil recevoir un bassin d’entraînement à l’issue des Jeux.

Le 6 janvier 2021, le COJO ayant lancé officiellement son « appel à candidature pour la réimplantation des piscines temporaires », je vous ai adressé une lettre ouverte pour formuler le vœu que Montfermeil saisissent cette opportunité exceptionnelle et se porte candidate.

Monsieur le maire, vous n’avez cessé durant ces 5 dernières années de vous opposer à la construction d’une piscine à Montfermeil, usant de méthodes dilatoires pour essayer de justifier votre refus permanent. Aujourd’hui, vous essayer de refaire l’histoire à votre avantage, n’hésitant pas à travestir la vérité en inventant  des relations avec le Département qui n’ont  jamais existées. Ainsi, vos courriers des 24 mars 2018 et 19 juillet 2019 sont inconnus du Département. Et la rencontre entre, je cite le projet de délibération, « la direction générale de la ville et le Conseil départemental ayant permis d’initier un dialogue sur le sujet » date de décembre 2019, en pleine campagne des municipales. Et vous précisez bien : « initiez un dialogue », c’est-à-dire : commencer ; ce qui implique qu’il n’existait pas avant !  Encore faut-il préciser que ce dialogue portait non pas sur la construction d’une piscine, mais sur la réalisation de lignes d’eau dans le cadre de votre projet de restructuration des espaces extérieurs du collège Pablo-Picasso. En vérité, votre lettre du 10 juin 2020 constitue votre première manifestation officielle auprès du Conseil départemental pour l’inscription de Montfermeil dans, je vous cite, « le prochain plan piscine du Conseil départemental », confirmant par cette formulation que vous ne vous étiez pas inscrit dans le plan 2016/2021. Voilà la vérité des faits.

 Mais peu importe, l’essentiel pour les Montfermeillois est que vous vous inscriviez enfin dans la perspective de cette réalisation.

L’occasion exceptionnelle offerte par la réimplantation des bassins d’entraînement des JO vous offre la possibilité de sortir de l’impasse politique où vous vous étiez enferré avec entêtement. Notre action a fortement contribué à vous contraindre à ce revirement.

Notons également un passage important de cette délibération : « la ville dispose des terrains nécessaires à l’implantation d’une piscine ». Des terrains, au pluriel. Un aveu de taille lorsque l’on connaît votre refus tout aussi obstiné d’un 3ème collège à Montfermeil, que le Département est prêt à financer, sous le prétexte que la ville ne dispose pas… de terrain. Un refus qui impacte la sectorisation des élèves sur tout notre canton.

Nous pouvons être fiers de notre combat. Si Montfermeil dispose un jour d’une piscine, nous y serons pour beaucoup. Et je vous prie de bien vouloir nous excuser de ne pas avoir la victoire modeste…