Répondre à l’urgence sociale
Le début d’été aura été marqué par des violences urbaines en réaction à la mort de Nahel à Nanterre. Une mort qui a provoqué une immense émotion et mis à nouveau en lumière la nature des rapports entre une partie de la police et des jeunes de notre pays. C’est la révolte de cette jeunesse que nous devons entendre, face à des décennies de politiques stigmatisantes, sécuritaires, d’abandon des politiques sociales, de disparition des services publics, et partout d’un manque de moyens.
A Montfermeil, nous nous sommes associés aux appels pour le retour au calme. Car la destruction des services publics, des biens des voisins tout aussi concernés par les difficultés, ne peut pas être une réponse adaptée pour exprimer sa colère.
Il faut d’urgence créer une réelle police de proximité, ouvrir un vrai débat national sur le rôle et les missions de la police, abroger la loi de 2017 qui élargit les possibilités pour les policiers de faire usage de leurs armes, recruter des magistrats et des éducateurs destinés à la jeunesse.
Au Gouvernement de s’attaquer à la lutte contre la pauvreté et la précarité, au coût de la vie, d’investir pour le développement des services publics, plutôt que de répondre de façon toujours plus autoritaire aux aspirations de la jeunesse et des citoyen.e.s pour une vie meilleure.
C’est dans ce contexte, que nous déplorons le retrait de la Ville de Montfermeil du financement du CSID. Fermer un centre social, identifié et investi par les habitant.e.s, est une mauvaise idée, même pour en ouvrir un autre. Chaque structure qui reçoit les enfants, les jeunes, les familles, est une porte ouverte pour écouter, entendre, construire des citoyens et faire société ensemble.
Angélique Planet-Ledieu, Christian Brickx
Tribune de Montfermeil Autrement – septembre 2023